Les rois des grandes banques
ont leurs culottes à l'envers...

Les grandes banques canadiennes et les fusions:
mythes et réalités

Mythe no 1 : Les grandes banques canadiennes ne sont pas assez grosses pour survivre
Réalité : Nos grandes banques sont très grosses et réalisent des profits considérables
Nos cinq grandes banques sont les plus importantes sociétés au Canada.  Leur actif respectif est plus élevé que les revenus annuels du gouvernement fédéral et plus élevé que les revenus totaux des provinces et des territoires.  Qui plus est, les prêts annuels consentis par chacune d'entre elles excèdent les dépenses du gouvernement fédéral.  Nos grandes banques sont également prospères à l'échelle internationale et ont établi des succursales dans plus de 120 pays.  La CIBC, par exemple, se classe parmi les 10 principales organisations du secteur des finances internationales; la Banque Toronto-Dominion est la troisième société en importance au chapitre du courtage réduit et la Banque de la Nouvelle-Écosse est en 10e position pour ce qui est des prêts consortiaux.

Selon un rapport publié par deux économistes de la Banque du Canada en mars 1998, c'est la rentabilité et non la grosseur qui constitue le facteur clé du succès des banques et, selon la revue Fortune, quatre de nos cinq grandes banques (Banque Royale, Toronto-Dominion/Canada Trust, CIBC et Banque de Montréal) sont parmi les 15 banques les plus rentables au monde (et sont plus rentables que 5 des 10 plus grandes banques du monde).

Les faits démontrent que nos banques sont très grosses et, selon toute vraisemblance, qu'elles continueront de prospérer.
 

Mythe no 2 : Nos grandes banques sont menacées par la concurrence internationale
Réalité : La concurrence internationale ne représente pas une menace comme le prétendent les banques
Il y a actuellement moins de banques étrangères (43) au Canada qu'en 1987 (où il y en avait 59) et leur actif combiné s'élève à seulement 92 milliards (7 % de l'actif total des banques du Canada), ce qui est peu comparativement à l'actif de 1,1 billion de dollars des cinq grandes banques canadiennes (soit 86 % de l'actif total).

Depuis plus de 30 ans, les banques étrangères se heurtent à d'importants obstacles quand elles essaient de s'implanter en sol canadien et ce, même après les changements apportés à la suite d'une entente conclue par l'Organisation mondiale du commerce en 1997.  En raison des coûts associés à l'ouverture des succursales, à la publicité, à la formation du personnel et aux stratégies de commercialisation, les banques étrangères -- comme l'a déclaré le ancien ministre des Finances Paul Martin -- ne représenteront jamais une sérieuse concurrence pour nos grandes banques et elles ne réussiront pas à s'implanter dans la vaste majorité des communautés canadiennes.
 

Mythe no 3 : Les grandes banques canadiennes traitent leurs clients de façon adéquate et équitable
Réalité : Nos grandes banques offrent un service médiocre à bon nombre de clients
À la suite de sondages effectués en 1996 et en 1997 par l'Institut national de la qualité auprès de plus de 8 000 Canadiens dans le but de déterminer, pour 21 secteurs de l'industrie, le niveau de satisfaction du public, les banques se sont plaçées parmi les 5 derniers pour les deux années concernées.  De plus, au moins 400 000 adultes canadiens ne possèdent pas de compte bancaire et ce, principalement parce que les banques érigent des obstacles à l'ouverture d'un compte en exigeant que les clients fournissent plusieurs pièces d'identité, qu'ils détiennent un emploi ou qu'ils conservent un montant minimum dans leur compte.

Les statistiques mêmes des banques démontrent que les prêts accordés aux petites et moyennes entreprises créatrices d'emplois ont diminué entre 1995 et 1997; sur les 100 milliards de dollars en prêts consentis aux entreprises durant cette période de deux ans, plus de 80 milliards l'ont été aux grandes entreprises pour des prêts de 5 millions ou plus.  Les banques ont prêté plus d'argent aux grandes entreprises et ce, malgré que ces dernières leur aient fait perdre près de 200 millions de dollars de plus (pertes de 543 millions de $) que les petites entreprises (pertes de 371 millions de $).
 

Mythe no 4 : Les fusions bancaires proposées bénéficieront aux Canadiens
Réalité : Les fusions bancaires proposées feront du tort aux Canadiens
Si les deux fusions sont approuvées, les deux nouvelles «mégabanques» contrôleraient 70 % de l'actif des banques au Canada, soit un niveau de concentration plus élevé que tout autre pays du G-7.  Les mégabanques seraient deux fois plus grandes que la prochaine plus grande banque canadienne et monopoliseraient 75 % du volume de prêts consentis aux petites et moyennes entreprises, ainsi que 80 % des achats effectués par carte de crédit, et d'environ 72 % des prêts personnels accordés au Canada.

Une telle concentration du marché limiterait sérieusement les choix des consommateurs et permettrait aux mégabanques d'abuser de leur pouvoir en augmentant les frais ou en réduisant les services, ou les deux.

Des analystes de l'industrie ont en outre déterminé que les fusions entraîneraient la mise à pied d'au moins 20 % (soit 30 000 personnes) du nombre total des employés des banques concernées et la fermeture d'au moins 20 % de leurs succursales (soit plus d'un millier).  Des études menées dans d'autres pays ont aussi prouvé que les fusions bancaires entraînaient une augmentation des frais de service et une diminution des prêts consentis aux petites entreprises.

Il est également peu probable que les fusions profitent aux actionnaires des banques. Selon une étude menée par un économiste de la Banque centrale américaine sur des milliers de fusions bancaires, ces dernières n'ont pas d'influence significative sur l'efficacité ou la rentabilité.
 

Mythe no 5 : Les banques deviendront inévitablement plus grosses et ne s'amélioreront pas
Réalité : Les Canadiens peuvent avoir de meilleures banques et non des banques plus grosses
Le ministre fédéral des Finances et le gouvernement conservative ont le dernier mot en ce qui a trait à l'approbation des fusions bancaires et à l'adoption de lois visant à accroître l'imputabilité des banques afin de s'assurer que ces dernières répondent aux besoins des consommateurs et des communautés à travers le pays.  Si suffisamment de Canadiens élèvent la voix, le gouvernement interdira les fusions proposée et adoptera les lois axées sur l'imputabilité des banques.

Les É.-U., la France, la Grande-Bretagne et l'Australie ont tous des lois exigeant des banques qu'elles servent tous leurs clients de façon adéquate et équitable.  La Coalition canadienne pour le réinvestissement communautaire (CCRC) est à la tête d'un mouvement grandissant qui vise à promouvoir l'adoption de lois semblables au Canada.
 

Conclusion: Canada a besoin les banques meilleures pas plus grosses!
Le ministre fédéral des Finances examinent les fusions de banques et d'autres réformes bancaires. Ils ont besoin de savoir que vous appuyez les réformes de la coalition ayant trait aux responsabilité bancaires. Écrivez le gouvernement fédéral.

Ensemble, nous pouvons rendre les banques canadiennes meilleures, pas plus grosses.



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