En générale
Le secteur canadien des services financiers a les principales caractéristiques suivantes :
La suite du présent mémoire résume les principales préoccupations et propositions de la Coalition canadienne pour le réinvestissement communautaire (CCRC) qui n’ont pas été prises en compte lors des modifications apportées en 2001-2003 par le projet de loi C-8, Loi constituant l'Agence de la consommation en matière financière du Canada et modifiant certaines lois relatives aux institutions financières et son règlement d’application. Si les propositions qui suivent sont adoptées, le Canada aura enfin un système efficace de responsabilisation des banques et de protection des consommateurs de services financiers. Les recommandations de la CCRC sont exposées en détail
dans les exposés de position qu’elle a publiés depuis septembre
1997. Pour de plus amples détails sur l’une ou l’autre des propositions
ou modifications nécessaires ou l’un ou l’autre des exposés
de position ou rapports de la Coalition, communiquer avec la CCRC.
I. Comptes à rendre sur le service, les prêts et l’investissement(a) Déclarations annuelles ? Plus détaillées, examinées et évaluéesLes modifications apportées par le projet de loi C-8 exigent des banques et autres institutions financières qui ont des capitaux propres (actions) de 1 milliard de dollars ou plus à publier une « déclaration annuelle » décrivant les contributions de la banque et de ses sociétés affiliées à l’économie et à la société canadienne. Un règlement définit le contenu de la déclaration, précise quelles sociétés affiliées doivent produire un rapport dans la déclaration et comment et quand la déclaration est rendue publique. Dans le domaine bancaire du financement des entreprises, le gouvernement fédéral a élaboré de 1995 à 1999 ce qui est devenu le Programme de recherche sur le financement des PME, qui comprend une enquête sur l’offre de financement aux PME canadiennes (pour de plus amples détails voir le site ici). Toutefois, cette enquête ne rend pas compte avec exactitude de la demande de financement d’entreprises (surtout pour les démarrages) et ne dit pas si les grandes banques répondent à la demande ou opposent un refus injustifiable à des particuliers et à des entreprises solvables. Faute de ces renseignements clés (recueillis aux États-Unis), il n’y a pas moyen d’exiger des comptes des banques qui refusent leurs services à des clients solvables. Autre différence avec les États-Unis, l’enquête
ne dit rien du bilan de l’offre et de la demande par institution financière.
Des institutions peuvent donc avoir en matière de prêts et
d’investissement un bilan très médiocre, caractérisé
par l’injustice et la discrimination, et il n’y a pas moyen des les amener
à répondre de ces résultats qui laissent à
désirer.
Pour garantir que les institutions financières de ressort fédéral servent les consommateurs correctement et équitablement, et pour aider les Canadiens à exiger des comptes de ces institutions, il faut renforcer les exigences des Déclarations et du Programme de recherche pour y faire figurer une information très détaillée sur les prêts, investissements et services de chaque succursale : quelle est la demande des clients de chaque catégorie et la succursale répond-elle à la demande de façon correcte et équitable? (Voir plus loin des propositions à cet égard aux sous-sections II c) et III a).) Le règlement qui définit le contenu des Déclarations doit s’inspirer des exigences du Community Reinvestment Act (CRA) des États-Unis -- pour de plus amples détails (en anglais) à respect du Community Reinvestment Act (CRA) voir le site ici -- et pour de plus amples détails (en anglais) à respect du $4,2 trillion des CRA réinvestissements dans les États-Unis depuis 1977 (en anglais, format PDF), voir le siteici. De plus, comme dans le CRA, le gouvernement fédéral devrait évaluer les données et attribuer régulièrement une cote à chaque institution financière pour le service à chaque collectivité, sanctionner les institutions qui ont une mauvaise cote et les obliger à prendre des mesures correctives (voir les détails dans les exposés de position trois, cinq et six de la CCRC). (b) Marchés de l’État ? Écarter des marchés
de l’État les institutions aux résultats médiocres
Toute institution qui soumissionne pour obtenir des marchés de
l’État devrait être tenue de prouver (par le système
de communication de données proposé ci-dessus, en a)) qu’elle
a eu au cours des dix années précédentes d’excellents
résultats en matière de services, de prêts et d’investissement.
II. Protection du consommateur et responsabilisation(a) Création d’une organisation de protection du consommateur de services financiersComme il est dit dans le quatrième exposé de position de la CCRC (voir les détails ici), et recommandé dans le rapport du septembre 1998 du Task Force on the Future of the Canadian Financial Services Sector (recommandation 56 b), page 238 du rapport) et les rapports de 1998 du Comité sénatorial des banques et du commerce et le Comité permanent des finances des Communes et comme le souhaitent la majorité des Canadiens, selon un sondage national, le gouvernement fédéral devrait faciliter la mise en place d’une organisation de protection des consommateurs de services financiers (OPCSF) financée et dirigée par eux en exigeant que les institutions joignent périodiquement un dépliant d’une page sur l’adhésion à l’OPCSF dans les envois postaux à leurs clients (sans frais pour le gouvernement ou les institutions financières) L’OPCSF est le complément nécessaire de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, dirigé par l’État et de l’Ombudsman des services financiers canadiens (CFSO), car elle garantira que les consommateurs peuvent s’adresser à une entité aux larges assises, munies de bonnes ressources, indépendante des gouvernements et de l’industrie, et vouée au service des consommateurs. Elle assurera aussi que les représentants des consommateurs au conseil de l’ACFC et au comité consultatif des intervenants de l’Association canadienne des paiements défendent vraiment les intérêts des consommateurs. (b) Encaissement des chèques et retenue des fonds ? Droit
clair au dépôt dès le lendemain
Si on veut que ces exigences créent un droit véritable d’encaissement des chèques, le règlement doit exiger que toutes les succursales avec personnel de toutes les institutions financières (y compris les sociétés de fiducie) encaissent tout chèque du gouvernement et, comme aux États-Unis, imposer une limite à la retenue du montant de tous les chèques déposés. Le projet de loi C37 ne ramène la période de retenue des dix jours habituels à 4-7 jours, mais, d’après l’Association canadienne des paiements, 98 p. 100 des chèques sont compensés par le système canadien dès le lendemain. Par conséquent, la limite législative de la retenue des fonds doit exiger que, dans la plupart des circonstances, les déposants aient le droit d’obtenir les fonds d’un chèque dès le lendemain du dépôt. (c) Agence de la consommation en matière financière
du Canada ? Sanctions et divulgation du nom des contrevenants
Par exemple, l’ACFC a fait une enquête avec « clients mystères » en 2003. Des clients non identifiés ont vérifié dans plus de 1 600 succursales bancaires si on respectait la Loi sur les banques dans des domaines clés de la protection du consommateur. Voici les résultats :
Fait incroyable, le commissaire Knight n’a intenté aucune poursuite ni imposé aucune sanction dans le cas des plus de 800 succursales bancaires qui, d’après l’enquête, enfreignaient la Loi sur les banques. Et comme le projet de loi C-8 comprenait une énorme échappatoire, puisqu’elle interdisait au commissaire de faire connaître l’identité des institutions financières contrevenantes, à moins qu’il n’intente des poursuites, le nom d’aucune des banques qui ont violé la loi n’a été rendu public. Lorsque l’Agence a fait le même type d’enquête, en 2005, elle l’a affaiblie de la façon suivante (dans un souci évident de laisser les banques s’en tirer, si elles violaient la loi) :
À cause du piètre bilan de l’ACFC sur le plan de l’exécution et des lacunes dans les pouvoirs d’exécution, le gouvernement fédéral et les consommateurs de services financiers ne savent absolument pas quelles banques ont un bon ou un mauvais bilan en matière de services, et aucune incitation réelle ne pousse les institutions financières à se conformer à la loi. Pour mettre fin à ce simulacre, il faut modifier la Loi sur les banques pour exiger que le commissaire de l’Agence sanctionne toute institution financière chaque fois qu’elle ou ses employés violent la loi et obliger le commissaire à divulguer le nom de l’institution et les conditions du règlement, chaque fois qu’il conclut qu’une institution a violé la loi. (d) Fermeture de succursales ? Obligation d’examen complet des retraits
de service
Si on veut que ces exigences garantissent que des succursales ne sont pas fermées arbitrairement, le règlement doit exiger que toutes les succursales (avec personnel ou non) donnent un avis de quatre à six mois de retrait de service ou de fermeture (l’avis doit donner les coordonnées de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) et de l’Ombudsman des services financiers canadiens (OSFC)). Et dans le cas d’une proposition de fermeture, le règlement doit exiger que toutes les succursales mènent une consultation publique sérieuse dans la collectivité, notamment en divulguant une vérification indépendante de l’état des profits et pertes de la succursale et du revenu net des cinq exercices précédents (pour que le public puisse voir si la proposition de fermeture se défend). (e) Ombudsman des services financiers ? Indépendance accrue
et pouvoirs exécutoires
Toutefois, le ministre des Finances a ensuite libéré ces institutions fédérales en leur permettant d’établir et de contrôler leur propre service d’ombudsman. Comme il est dit dans le premier exposé de position de la CCRC, si on veut que le service de l’ombudsman soit efficace, il faut que le gouvernement fédéral le mette sur pied, en choisisse les premiers administrateurs et exige qu’il vise toutes les institutions financières de ressort fédéral, et il faut que le service ait le pouvoir de rendre des décisions exécutoires au lieu de se fier uniquement à la publicité pour garantir le respect de la loi. (f) Communication dans une langue simple et claire ? Obligatoire,
surtout pour la vérification et la divulgation des frais et des
bénéfices
Si on veut que les règles sur la communication (et toute autre mesure de protection du consommateur) aient un effet réel, il faut qu’elles soient inscrites dans la loi (et non dans des codes d’application facultative, et il faut dans tous les cas assurer la communication complète dans une langue simple et claire. Plus particulièrement, la loi devrait exiger une vérification indépendante et la communication dans les rapports annuels des coûts, des revenus et des marges bénéficiaires des diverses opérations des institutions financières dans les succursales, aux guichets automatiques, sur Internet et dans les cartes de crédit pour garantir que les prix de ces produits et services ne sont pas une forme d’exploitation. (g) Amendes pour manquements à la loi ? Majoration
III. Fusions, acquisitions, propriété et contrôle(a) Fusions entre banques ? Imposition d’un moratoire, examen de toutes les acquisitions prévu par la loi et effectuéEn 1999, le gouvernement a publié des Lignes directrices relatives a l'examen des projets de fusion in 1999, s’engageant à appliquer un processus d'examen des projets de fusion des banques (et, si on en créait, des sociétés de portefeuille bancaires) dont les capitaux propres (actions) s’élèvent à plus de 5 milliards de dollars. Le processus évalue les projets, qui ne sont approuvés que si la fusion ne provoque pas une concentration excessive du pouvoir économique, ne réduit pas de façon importante la concurrence et ne réduit pas la latitude dont le gouvernement dispose pour ce qui est des questions prudentielles. Les banques qui proposent de se fusionner doivent préparer une évaluation de l'incidence sur l'intérêt public (EIIP) qui explique les coûts et les avantages de la fusion du point de vue des consommateurs et des petites entreprises, de l’emplacement des succursales et du service global, de l’emploi et de la technologie. Le Comité permanent des finances de la Chambre des communes étudie l’EIIP et tient des audiences publiques. Comme la CCRC le fait valoir dans ses cinquième, sixième et neuvième exposés de position, le gouvernement devrait maintenir le moratoire sur toutes les expansions des banques et leurs pouvoirs tant que ne seront pas en place depuis deux ans les mesures recommandées par la CCRC (voir la sous-section I a) et la section II ci-dessus) sur le réinvestissement dans la collectivité, la responsabilisation, la protection du consommateur et les succursales des banques étrangères. Ce délai s’impose pour établir si des banques étrangères ou canadiennes livrent une concurrence appréciable aux grandes banques canadiennes et si ces grandes banques assurent à tous les Canadiens des services corrects et équitables. De plus, le processus des projets de fusion devrait être consacré par la loi et élargi pour devenir un processus d’examen de l’expansion des institutions financières. En plus des critères proposés pour le processus qui figurent dans les Lignes directrices relatives à l'examen des projets de fusion, il faudrait examiner et évaluer les résultats en matière de prêts, d’investissement et de services de toute institution en cause dans tout projet d’expansion (c’est-à-dire toutes les acquisitions ou fusions avec toute autre institution financière ou autre société), et si l’institution a une cote insatisfaisante dans un domaine quel qu’il soit, elle devrait être tenue de prendre des mesures correctives avant que l’expansion ne soit autorisée, comme il est prévu dans le Community Reinvestment Act des États-Unis (encore une fois, vois la sous-section I a) et la section II ci-dessus).. (b) Participation aux grandes banques ? Baisse à 10 p. 100
La CCRC s’oppose à cette augmentation de la participation, car elle permet à quelques actionnaires (dont des actionnaires étrangers) de contrôler dans les faits une grande banque (surtout par le choix des administrateurs et des cadres). La participation devrait être ramenée au niveau qui existait jusque-là, soit 10 p. 100. (c) Banques étrangères ? Maintien de barrières
à l’entrée et réglementation de toutes les activités
La CCRC estime que le Canada ne doit pas accroître les droits ou les pouvoirs des banques étrangères ni d’autres institutions financières étrangères dans le cadre d’accords de l’Organisation mondiale du commerce ou de lois canadiennes, car toute augmentation du contrôle exercé par des entités étrangères menace la souveraineté économique du Canada. En outre, le gouvernement devrait veiller à ce que l’ensemble des lois et règlements relatifs au réinvestissement dans la collectivité, à la protection du consommateur et à la responsabilisation devraient s’appliquer à toutes les institutions financières de ressort fédéral au Canada, y compris les institutions financières, succursales, filiales ou entités virtuelles étrangères qui offrent des services au Canada. (d) Sociétés de portefeuille - Interdiction
La CCRC s’oppose à la structure que sont les sociétés de portefeuille, car elle permet aux institutions financières de se réorganiser pour se soustraire aux lois et règlements sur la protection du consommateur et la responsabilisation. |
Canadian Community Reinvestment Coalition
P.O.Box 1040, Station B,
Ottawa, Canada K1P 5R1
Tel: (613) 789-5753
Fax: (613) 241-4758
Email: cancrc@web.net
Copyright 2007CCRC